Monday, May 30, 2011

Memorial day weekend

This is Memorial day weekend, during which Americans celebrate their veterans and remember their war dead. The liberation of France is the first reason why I have so much admiration for Americans (and the British and the Allies, of course). Here is an excerpt of a journal entry written by my grandfather (my father's father), describing the joy of the population at the liberation of Versailles. A book gathering his writings about being a professor at the Sorbonne during the Occupation has been submitted for publication.

Vendredi 25.
Au réveil, soleil radieux et silence complet sur Versailles. A peine quelques bruits de canon très lointain. Une fumée s’élève dans le Nord. Qui est vainqueur ?
A 9h, nous sortons mon fils et moi. [...] Un avion de reconnaissance canadien est tombé avenue de Paris devant le lycée de jeunes filles [dès l’après-midi, son fuselage est couvert de fleurs et de rubans.]. [...] Sur l’avenue de Paris, la foule se presse, plus dense qu’on ne l’a jamais vue aux plus grands jours de fête (aujourd’hui 25 août, fête de Saint Louis, patron de Versailles).
10h50. Débouchant de l’avenue Thiers (à présent ‘Avenue du Général de Gaulle), venant de Rambouillet où ils ont été alertés hier matin, les motorisés de la division Leclerc (spahis marocains, fusiliers marins, éléments du 3e régiment de marche du Tchad) apparaissent. Les acclamations redoublent, si fortes qu’elles couvrent la voix des haut-parleurs. La ruée de la foule est telle que les chars doivent s’arrêter. Les jeunes gens, les jeunes filles, les enfants acclament les chars, couvrent de fleurs et de baisers les hommes, les uns presque enfants à figure rose, les autres (sans doute les anciens du Tchad et de Libye) tannés par le soleil. Les soldats, étourdis par les acclamations, se bouchent les oreilles, jettent à la foule cigarettes, tablettes de chocolat, boites de lait condensé. Le colonel commandant la colonne [note: Lieutenant-Colonel Rémi, des spahis marocains.] paraît à la fenêtre de la salle des fêtes de l’hôtel de ville et prononce une allocution si hachée d’acclamations qu’on n’en entend que quelques mots. Un disque diffuse la Marseillaise ; mais les gorges, enrouées d’acclamations ou d’émotion peuvent à peine l’accompagner. Mon fils applaudit frénétiquement, agite son éventail tricolore, hurle : « Bravo ! ». Les enfants sont les plus enragés ; depuis quinze jours ils sont accrochés à la TSF ou préparent les drapeaux, drapeaux fanés ressortis des greniers ou des caves, ou bien morceaux de linge blanc passés hâtivement à la peinture ou au crayolor. [...]
A 21hs 30, nous nous rendons devant la mairie où stationne une foule un peu moins dense que le matin, mais tout aussi enthousiaste. On a retrouvé de la voix pour chanter la Marseillaise . Des haut-parleurs diffusent marches et chansons militaires. Les pompiers ont mis en marche leur groupe électrogène de secours et illuminent la façade de la mairie écornée par l’attaque allemande du 24. Tous les éléments jeunes (soldats de Leclerc dont les voitures stationnent aux environs, pompiers, jeunes gens de la D P, secouristes de la Croix Rouge) se prennent par la main et partent en une immense farandole (note: Le lendemain les pompiers de service prétendront avoir retrouvé 35 talons de souliers dans la cour de la mairie). A 22hs 15, une nouvelle Marseillaise ; puis l’on se retire pendant que les F F I s’organisent en postes de garde.


Friday, August 25. In the morning, the sun is bright and there is complete silence over Versailles. We barely hear the very distant sound of a canon, and see smoke on the North side. Who is the winner? At 9am, my son and I leave the house. A Canadian scouting airplane has fallen on the street "avenue de Paris" in front of the girls' high school. (In the afternoon, it will be covered by flowers and ribbons.) On the street, a great crowd is pressing, denser than I have ever seen it (today August 25 is the feast of Saint Louis, the patron saint of Versailles.) At 10:50am, arriving from "avenue Thiers", coming from Rambouillet, the first tanks from the Leclerc division appear: Moroccan spahis, marine shooters, members of the 3rd infantery regiment of Chad. The cheers from the crowd redouble, so loud that they drown the voice on the loud speakers. The crowd is rushing forth with such eagerness that the tanks must stop. Young men, young women, children cheer at the tanks, cover with flowers and kisses the soldiers, some still almost children with pink faces, others (probably Chad or Lybia veterans) deeply sun-tan. The soldiers, overwhelmed by the acclamations, cover their ears. They throw to the crowd cigarettes, chocolate bars, boxes of condensed milk. The colonel leading the troops (note: Lieutenant-Colonel Rémi from the Moroccan spahis) appears at the window of the city hall and gives a speech accompanied by such cheers that we only hear a few words. A record is playing the "Marseillaise", but the people, their throats hoarse from cheering and emotion, can barely sing along. My son claps frenetically, waving a French flag, screaming: "Bravo!". The children are the most excited. For the past two weeks they have been listening ceaselessly to the radio and preparing French flags, old flags taken out of dusty attics or basements, or pieces of white cloth hastily covered with paint or felt pen. [...] At 9:30pm, we go to the city hall where the crowd is slightly less dense than in the morning, but just as enthusiastic. We have found our voice again to sing the Marseillaise. Loud-speakers sound off marches and military music. The firemen use their backup electricity equipment to illuminate the building, slightly damaged by the German attack of the 24th. All the young people (soldiers from the Leclerc division, whose cars are parked nearby, firemen, young men from the civil protection, Red Cross workers) hold hands and form a gigantic farandole (note: on the next day, the firemen claim to find 35 shoe heels in the city hall courtyard). At 10:15pm, another Marseillaise: then we go home while the Resistance sets up the night watch.

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